Silwan, au pied de Jérusalem, un quartier très convoité
Red. Die Schweizer Journalistin M.L. (Name der Redaktion bekannt) lebt seit einigen Wochen in Jerusalem und berichtet über das Alltagsleben.
«N’allez pas dans ce village»
55’000 habitants vivent dans ce bourg très étiré, qui a le malheur de se trouver au-dessus et à côté du plus grand chantier archéologique israélien, celui dit de la «cité de David». Les guides avertissent les touristes : «N’allez pas dans ce village, vous risquez de vous faire agresser». En fait, comme tout en Israël-Palestine, pour comprendre, il faut aller sur le terrain.
Silwan menacée par les fouilles archéologiques israéliennes
Maisons réquisitionnées
Les habitants de Silwan (prononcez Silouane, Siloe dans l’ancien testament) vivent dans l’inquiétude: une partie d’entre eux est menacée d’expulsion, et leur maison risque d’être réquisitionnée pour de nouveaux émigrés juifs. Une fois que la demeure est attribuée aux nouveaux propriétaires, parfois le matin même de l’expulsion des Palestiniens, l’armée israélienne est tenue d’assurer la protection. Ce qui n’est pas sans générer une atmosphère de tension. De là vient la méfiance des Palestiniens face aux badauds qui regardent leurs maisons: ils pensent, parfois à juste titre, qu’il s’agit d’Israéliens venus repérer leur future demeure.
Archéologie à vue politique
A l’entrée de la route qui descend vers ce grand village, des panneaux cachent des chantiers et sont recouverts de slogans: «cité de David: là où tout a commencé». En effet, les fouilles ont révélé des canaux qui approvisionnaient Jérusalem en eau, des citernes et une cité royale.
Malheureusement pour les habitants palestiniens, les fouilles vont jusqu’à ébranler leurs maisons, certaines se sont écroulées. «L’archéologie à Jérusalem ne se pratique pas comme ailleurs». Le Monde des Religions, dans son numéro spécial «Comprendre Jérusalem» (mars 2018), cite Stéphanie Laithier, historienne du sionisme: dès 1948, et même avant, les mouvements sionistes appuient l’idée «qu’il faut chercher les traces d’une présence ancienne du peuple juif, dans le but de légitimer la présence sur place d’un futur Etat». On peut ainsi parler d’une archéologie politique qui ne repose pas toujours sur des bases incontestables.
Une association combative
Les Silwanais se sont regroupés en association pour dénoncer les expulsions et la mise en danger des demeures palestiniennes. Le centre «Wadi Hilweh Information center» est ouvert à côté de l’entrée du Musée Cité de David, pour donner le point de vue des habitants de Silwan. «Les organisateurs de circuit touristique ne mentionnent que la présence de Salomon et de David, sans se soucier des périodes intermédiaires, ni des habitants palestiniens actuels, explique la co-directrice du centre Sahar Abbasi, qui habite elle-même le village. Mais le centre d’information ne se contente pas de défendre le quartier. Il organise des cours d’informatique, de sport pour occuper les jeunes, et propose aux femmes des réunions de lecture et de discussion. Encore une fois, cette conviction que l’éducation et l’information sont des armes plus efficaces que les pierres.
Themenbezogene Interessenbindung der Autorin/des Autors
Aucuns
Wann hört das mal auf, dass Palästinenser aus ihren Häusern und von ihrem Land vertrieben werden ? Man kann diese seit mehr als 50 Jahren regelmässig erscheinenden Meldungen nicht mehr verkraften – so revoltierend sind sie.